Chêne-Bougeries 25-27
Faisant suite à l’adoption du plan de site du Village de Chêne-Bougeries et à un mandat de schéma directeur, la commune de Chêne-Bougeries a décidé d’engager un premier chantier test sur 4 immeubles.
Il s’agit ici de réaliser des transformations lourdes sur trois édifices vétustes de type faubourg et de construire un nouveau petit immeuble mitoyen, s’insérant dans une dent creuse de l’îlot, à la limite entre deux gabarits existants très différents.
Dans les structures maintenues de la tête d’ilot, la réalisation d’une auberge communale en référence au café de la Fontaine historique était une évidence.
Pour le reste, les typologies complexes et imbriquées des bâtiments existants ont induit un programme de logement pour étudiants, alors que la nouvelle construction donne l’opportunité de réaliser des logements desservis par un ascenseur et de libérer un passage public au rez-de-chaussée.
Projet : Transformation de trois immeubles de type faubourg
Construction d’un immeuble mitoyen
Programme : Logements, restaurant et activités (rez)
Localisation : Rue de Chêne-Bougeries 21-27, 1224 Chêne-Bougeries (GE)
Année : 2017 - 2021
Maître de l’ouvrage : Commune de Chêne-Bougeries
Mandat : Prestations SIA avant-projet, projet, étude de détail, devis général
Collaborateurs : Céline Allesina, Laurence Trombert
Partenaire : NuvolaB architetti, Jean-Pierre Alimann, Yannos Ioannides (Comptoir immobilier)
Réalisation par Mégevand architectes
Dans le cadre des nombreuses démarches engagées ces dernières années par la Commune de Chêne-Bougeries en vue de réhabiliter la partie nord du village de Chêne-Bougeries, la dépose en demande d’autorisation de construire pour la rénovation de trois immeubles et la réalisation d’une nouvelle construction constitue la première étape vers une complète restructuration de ce périmètre.
Un des objectifs principaux suite à ces études consiste en la création d’un espace public sur l’intérieur de l’îlot permettant, par le désenclavement des espaces sur cour, un recentrement des activités dans une zone moins sollicitée par le trafic.
Les points suivants, issus de décisions prises dans les étapes d’aménagement précédentes, peuvent être considérés comme les bases inconditionnelles du projet :
- création d’un passage public couvert mettant en relation la rue et l’espace public sur cour
- maintien et transformation des bâtiments 23, 25 et 27 rue de Chêne-Bougeries
- nouvelle construction en lieu et place de la maison sise au 21 et détruite par le feu
- projet du 21 comme articulation entre des bâtiments avec des gabarits très différents
- maintien d’une activité de restaurant dans les surfaces de l’actuel café de la Fontaine
Ce projet, conformément au souhait des autorités de la commune de Chêne-Bougeries, a été élaboré conjointement par les auteurs du MEP et du plan de site.
Le programme des locaux, dans une optique de diversité, ainsi que les questions liées à la production énergétique, ont été abordées avec une vision globale sur les quatre immeubles, avec des projets développés par deux bureaux en étroite collaboration.
Pour des questions évidentes d’économies d’échelle et au vu de la complexité et de l’exiguïté du tissu, ces projets seront réalisés simultanément une fois autorisés.
Projet (Immeuble 25-27 Rue de Chêne Bougeries)
L’ensemble construit formé par les actuels 25 et 27 rue de Chêne-Bougeries est extrêmement complexe et ce ne sont pas moins de trois distributions verticales qui, aujourd’hui, permettent l’accès aux différentes pièces. La complexité est encore augmentée par une moitié de bâtiment sise à demi-niveau par rapport à l’autre, avec les imbrications spatiales que cela induit.
Si les structures porteuses et notamment la charpente ont été peu touchées par les aléas du temps, il en est autrement des éléments de second-œuvre.
Les principales valeurs patrimoniales se concentrent dans la cage d’escalier du 27, dans l’actuelle salle de restaurant et dans ce qui était le logement du gérant au 1er étage.
La principale difficulté de ce projet a été de lui trouver un programme en adéquation avec sa complexité spatiale. En particulier, la très petite taille (surface au sol) du 25 a poussé les architectes et les autorités à envisager différents types de logement, tout ceci dans un contexte très sensible au bruit sur la rue et avec des contraintes de distances contraignantes sur cour.
Le projet déposé en demande d’autorisation de construire s’organise autour de trois éléments programmatiques :
- transformation du restaurant, création d’une salle de société pouvant être utilisée indépendamment, installation d’une cuisine professionnelle, locaux de stockage et vestiaires
- rénovation et transformation des logements situés aux deux premiers étages en tête du 27 et création d’un logement supplémentaire dans les combles, maintien de la cage d’escalier
- mise en place d’un grand logement communautaire dans le 25 et dans la partie centrale et arrière du 27, création d’une nouvelle distribution par demi-niveaux
Le restaurant s’organise de façon à préserver la salle actuelle et ses éléments de décor pour l’accueil de la clientèle. Le centre du restaurant s’organise autour d’un espace de service avec un office et des sanitaires, mettant en relation plus directe la salle principale avec l’espace de la petite arcade. Cette dernière peut être louée indépendamment à des sociétés communales, en bénéficiant des services du restaurant.
La cuisine s’installe dans l’ancienne cave, espace qui reçoit de la lumière naturelle grâce à deux nouvelles fenêtres créées dans un soubassement de bâtiment retravaillé.
Les espaces annexes au restaurant (vestiaires, stock, chambre froide) sont situés dans la seule petite partie excavée des deux immeubles.
Les trois logements sis dans la partie de tête du 27 sont distribués par la cage d’escalier d’origine (marches en pierre, balustrade en métal fin). La typologie des logements est plus ou moins revue pour répondre à une recherche de meilleure habitabilité, au regard des nuisances émanant de la rue de Chêne-Bougeries.
Le logement des combles trouve son entrée sur le palier du 2ème étage et doit s’organiser entre des pièces de charpente divisant fortement l’espace. Pour apporter les jours nécessaires, le choix a été fait de trouver des lucarnes sur cour, dans l’alignement des percements existants.
Ainsi, la volumétrie de la façade sud-est, très visible dans l’approche vers Genève, est peu perturbée par ces nouveaux éléments.
Pour ce qui est du logement communautaire, le choix de ce type de logement particulier découle d’une recherche pour tirer au mieux profit des complexités de structure et de niveaux de cette partie de bâtiment regroupant le 25 et la partie ouest du 27.
La proposition de logement communautaire permet de considérer cet ensemble de pièces comme un grand logement. L’escalier central à deux volées, dimensionné comme celui d’une maison, distribue les pièces à différents niveaux de chaque côté de la construction.
Le hall d’entrée, situé au niveau de la rue, pourra accueillir une activité liée à la gestion de ce type de logement.
Les pièces collectives (hall, séjour, cuisine, bibliothèque), orientées sur rue, sont ouvertes sur la circulation verticale, celle-ci étant éclairée zénitalement par une verrière au sud du faîte.
Les chambres sont majoritairement disposées sur cour, une situation calme étant préférée à un l’ensoleillement dans la pièce.
Projet (Immeuble 21-23 Rue de Chêne Bougeries)
Ce projet a été développé par le bureau nuvolaB architetti, architectes lauréats du MEP.
Un bâtiment neuf et une ancienne construction sont distribués par une cage d’escalier et un ascenseur commun, la complexité du projet étant ici de faire le lien entre deux gabarits de rue très différents.
Un passage public au rez permet de mettre en relation l’espace sur cour avec la rue de Chêne-Bougeries alors que le sous-sol de la nouvelle construction accueille tous les équipements techniques des quatre immeubles.